
[fr] L’excision
L’excision (ou mutilation sexuelle) regroupe toutes les pratiques qui entrainent une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme à des fins non médicales.
Le type d’excision varie en fonction de la région et de la communauté d’origine. Il en existe quatre types :
- Type I (clitoridectomie) : ablation partielle ou totale du clitoris externe et/ou du capuchon du clitoris.
- Type II (excision) : ablation partielle ou totale du clitoris externe et des petites lèvres avec/sans ablation des grandes lèvres.
- Type III (infibulation ou « excision pharaonique ») : rétrécissement de l’orifice vaginal avec recouvrement par l’ablation et l’accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans excision du clitoris.
- Type IV: toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple la perforation ou le déchirement des organes génitaux internes et externes.
L’âge au moment de l’excision diffère selon la communauté qui pratique l’excision. En fonction de la tradition, l’excision est exécutée peu de temps après la naissance, chez l’enfant en bas âge, à la puberté, directement avant ou après le mariage ou après le premier accouchement. Les filles sont généralement âgées de 0 à 15 ans au moment de l’excision.
Les raisons de l’excision sont multiples et complexes. De nombreuses communautés qui la pratiquent invoquent la tradition et la religion ou considèrent que c’est une garantie de virginité et de fidélité.
Le point commun aux multiples raisons invoquées est que l’excision représente une tradition profondément ancrée. On suppose aujourd’hui que l’excision a son origine dans l’Égypte ancienne. Les principales raisons citées pour l’excision sont les suivantes :
- Tradition : de nombreuses communautés pratiquant l’excision invoquent la tradition culturelle (on continue de pratiquer l’excision parce que c’est ce que l’on a toujours fait).
- Norme sociale : dans les communautés où l’excision est très répandue, elle détermine l’appartenance de la fille à la famille et à la société ou son exclusion de celles-ci. L’excision fait partie de l’éducation pour préparer la fille au passage à l‘âge adulte et au mariage. Souvent, elle est une condition incontournable pour pouvoir se marier.
- Sexualité : l’excision doit réduire la libido de la femme et garantir qu’elle n’aura pas de rapports sexuels avant le mariage et qu’elle restera fidèle à son mari pendant sa vie d’épouse. Il existe de plus un point de vue partagé par certains selon lequel l’excision renforcerait le plaisir sexuel des hommes.
- Religion : l’excision est pratiquée dans différentes communautés religieuses, aussi bien chrétiennes que musulmanes et autres. Les communautés qui pratiquent l’excision citent souvent la religion comme raison importante pour cette pratique. Mais aucune des religions mondiales n’a de preuve écrite qui exige l’excision. De plus, la coutume de l’excision était déjà pratiquée avant l’apparition du christianisme ou de l’Islam.
- Raisons esthétiques : dans certaines communautés, les organes génitaux non excisés sont considérés comme inesthétiques ou impurs.
- Identité et appartenance culturelles : dans un contexte de migration, l’excision peut de plus revêtir une fonction de maintien du lien avec le pays d’origine. Cela peut contribuer à maintenir l’identité culturelle.
L’excision peut engendrer de nombreuses conséquences physiques et psychiques. Ces complications peuvent être de nature aiguë ou également chronique.
Il existe différentes possibilités de traitement. En effet, si l’excision est un acte irréversible, les complications suite à celle-ci peuvent être traitées. Il existe plusieurs lieux de prise en charge spécifiques en France pour accompagner les femmes victimes d’excision. Ces structures de soin proposent une prise en charge globale : psychique, sexuelle et psychocorporelle. Elles peuvent même proposer des opérations de reconstruction.